
Odette Hélène Sable-Zilbermann, alias Saozi, est née en 1924 à Toulouse. Sa jeunesse est marquée par le traumatisme laissé par la Seconde Guerre mondiale. Enfant rêveuse, elle se réfugie souvent dans le dessin et la peinture, trouvant dans l'art une forme d'échappatoire et un moyen d'expression puissant. Très tôt, elle manifeste un talent instinctif pour les arts visuels, fascinée par la manière dont les couleurs et les formes traduisent les émotions et les souvenirs.
Durant les années 1950, Saozi entreprend des études aux Beaux-Arts de Paris, où elle est confrontée à des courants variés, du cubisme au fauvisme, en passant par le surréalisme. Bien qu'elle respecte les conventions académiques, elle préfère explorer des voies moins balisées pour cultiver sa propre vision artistique. Rapidement, elle développe un style singulier qui allie la rigueur des formes géométriques à une fluidité organique, soulignant la dualité entre structure et spontanéité.
Les années 1960 marquent le début de sa carrière artistique. Saozi expose pour la première fois dans des galeries parisiennes. Ses premières œuvres, profondément marquées par ses questionnements personnels, mettent en scène des figures féminines mi-réelles, mi-fantasmagoriques, symbolisant l'identité et la quête de soi. Elle aborde aussi des thèmes liés à la condition féminine, luttant contre les stéréotypes et explorant la force et la vulnérabilité des femmes. Sa production artistique est audacieuse pour l’époque : elle évoque des mondes intérieurs et des paysages oniriques, naviguant entre la figuration et l’abstraction.
Saozi n'a jamais cherché la reconnaissance. Elle avait un mépris pour le mercantilisme de l'art officiel et se méfiait des cercles élitistes qui dictaient la norme. Sa décision de rester en marge de la scène artistique institutionnelle était motivée par un désir de sincérité, loin des compromis qu'imposaient parfois les galeries influentes. Ses expositions se déroulaient ainsi dans des lieux intimistes. Malgré cela, à partir des années 80, elle diffuse son travail en Europe et au-delà lui permettent de se forger une solide réputation. Ainsi, plusieurs de ses œuvres sont acquises par des collections privées et publiques
Dans les années 1970, Saozi évolue vers une peinture plus abstraite. Elle se consacre également à l'enseignement, partageant sa passion avec des élèves qui trouvèrent en elle une mentor empathique et inspirante.
Son œuvre témoigne d’un parcours riche et singulier qui est à redécouvrir aujourd'hui.