Pierre Mantra est né en 1935 à Genève. Formé à l'École des Beaux-Arts de Genève, il s’installe à Paris à l'âge de 17 ans. Il fréquente l’académie d’André Lhote, puis rencontre Auguste Herbin, pionnier de l’abstraction géométrique, qui influence durablement sa démarche artistique. Très tôt, Pierre Mantra est attiré par la symbolique des formes, les systèmes mathématiques et les philosophies ésotériques.
En 1954, à seulement 19 ans, Pierre Mantra devient le plus jeune exposant du Salon des Réalités Nouvelles, aux côtés d'artistes tels que Vieira da Silva, Hartung et Vasarely.
Une partie de son œuvre se caractérise par une abstraction géométrique structurée, souvent enrichie de références ésotériques. L'une de ses œuvres emblématiques dans ce style est conservée au Brooklyn Museum.
En parallèle de sa période géométrique, Pierre Mantra développe une œuvre plus vibratoire, faite de touches délicates et de compositions optiques subtiles, révélant une autre dimension de sa recherche. Les formes s'effacent au profit d’un tissage pictural composé de myriades de touches minutieuses, organisées en ondulations dynamiques.
Dans ces toiles, les couleurs sont plus subtiles, le motif central semble émerger d’un champ visuel instable, presque vivant. Ce style évoque une parenté avec le pointillisme, mais aussi avec certains courants de l’art optique et cinétique.
Malgré un succès critique important et une reconnaissance institutionnelle notable dans les années 1970, l’œuvre de Pierre Mantra demeure aujourd’hui largement méconnue du grand public. À l’heure où l’histoire de l’art s’ouvre à de nouvelles relectures, son travail mérite d’être redécouvert.