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MENACHEM GUEFFEN

(1930-2016)

Biographie de Menachem Gueffen

Enfance et formation

Menachem Gueffen est né le 19 mars 1930 à Haïfa, dans une famille juive d'origine polonaise. Dès 1949, il entame une formation artistique rigoureuse à la Bezalel Art School de Jérusalem, puis poursuit ses études aux Beaux-Arts de Paris de 1959 à 1963, une période décisive dans la construction de son langage pictural.

Carrière artistique et exils créateurs

À Paris, il participe aux Salons des Surindépendants (1962) et à la Jeune Peinture (1963) au Musée d'Art Moderne. Il vit alors dans le Quartier Latin, au cœur de la scène artistique parisienne d'après-guerre, où il goûte à une liberté intellectuelle et esthétique intense.

En 1967, Gueffen s’installe à Londres. Il y mène une carrière prolifique, exposant régulièrement à la O’Hana Gallery et à la Gallery One. En 1977, le Museum of Natural History de New York lui commande une série ambitieuse de cinq toiles : The Cycle of Life of Judaism.

Dernières années en France

En 1988, il décide de revenir en France. Sa production est encore importante mais il se sent peu soutenu par ce pays qui ne remarque pas le talent qui élit domicile sur ses terres Mayennaises. Il y vivra pourtant durant 30 ans avec sa femme Judy qui quitte l’Angleterre pour lui. Il n’aura de cesse de peindre la femme, toujours la femme, comme un manifeste pour mieux la comprendre et l’aimer. Mais cette fois elle sera peu exposée. Il la gardera pour lui.

Œuvres majeures de Menachem Gueffen

 

Femme bleue assise (années 1990)

Dans cette composition Gueffen flirte avec le cubisme. La figure, presque androgynique, est construite selon un maillage géométrique noir, qui morcelle le visage et le torse. Les couleurs, vives et profondes, contrastent avec le dessin presque sculptural. Le fond tourbillonnant évoque un monde intérieur agité, en tension avec l’immobilité de la figure. C’est un tableau puissant, où la matière picturale devient langage psychique. 

Portrait rouge

Ce grand format à dominante rouge, presque incandescent, capte le regard par l’intensité chromatique et la fluidité des lignes. Le personnage, assis dans une posture énigmatique, est cerné de contours vifs et d’aplats chamarrés. On y décèle une influence expressionniste mais aussi une sensualité proche de Matisse.

Femme au chapeau (collage sur toile)

Cette œuvre hybride, alliant peinture et collage sur toile de jute brute, témoigne d’une recherche matière-forme singulière. Le visage, sculpté de traits noirs et de touches dorées, émerge d’un patchwork de textures et de tissus récupérés. Il en ressort une sensation de force contenue, de noblesse rustique. 

Style et influences

Menachem Gueffen développe un style figuratif-expressionniste, reconnaissable à ses couleurs intenses, ses formes angulaires, ses lignes noires marquées et son travail obsessif sur la figure humaine. Il s’inspire de l’expressionnisme européen, du fauvisme, du cubisme, et nourrit un dialogue permanent avec les maîtres classiques, notamment Rembrandt, auquel il rend hommage dans certaines oeuvres.

Reconnaissance et postérité

Menachem Gueffen est mentionné dans le Dictionnaire Bénézit (1976, 1999) et dans le Commanducci (Italie). Il a exposé à Londres, Paris, Jérusalem, et figure dans plusieurs collections privées en Europe et aux États-Unis.

Son travail reste encore à redécouvrir, notamment en France où il fut longtemps sous-exposé.

 

Où voir les œuvres de Menachem Gueffen aujourd’hui ?

  • Galerie des Oubliés – Plusieurs œuvres originales visibles en ligne et à la galerie physique
  • Collections privées – Europe, Israël, Royaume-Uni.
  • Museum of Natural History (New York) – Série The Cycle of Life of Judaism (non exposée au public).

Faits intéressants sur Menachem Gueffen

  • Il a été brièvement marié à l’actrice Diana Rigg (1973–1976), célèbre pour son rôle dans Chapeau melon et bottes de cuir.
  • Il a illustré Robinson Crusoé dans une édition hébraïque des années 1960.
  • Il adorait les matériaux pauvres : sacs de jute, toiles brutes, tissus recyclés, qu’il utilisait dans des collages picturaux saisissants.
  • Il disait peindre « pour se souvenir des choses que les mots effacent ».

Leopold Cottineau et Izabeau Jousse

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