Né en 1891 à Varsovie, alors sous domination russe, Jean Olin, de son vrai nom Zygmunt Olesiewicz, est un artiste d’origine slave dont le parcours traverse les grands courants artistiques du XXème siècle. Après des débuts en Crimée et à Odessa dans les années 1920, il s’installe à Paris en 1922 et francise son nom.
Très tôt intégré à la scène artistique parisienne, Olin expose dans les principaux salons de l’époque : les Indépendants, le Salon d’automne, Réalités Nouvelles, ou encore le Salon d’Art Sacré. Dans les années 1930, il collabore avec son épouse Barbara Konstan, décoratrice d’origine ukrainienne, au sein de l’atelier Primavera des magasins Printemps, réalisant des cartons pour tapisseries destinées aux manufactures d’Aubusson et des Gobelins. Ce travail d’arts décoratifs s’inscrit dans le courant Art déco.
Durant les années 1940, Jean Olin se consacre à la peinture religieuse et au décor sacré. Il réalise des images pour les éditions Odilia et illustre l’hebdomadaire La Vie Catholique. Il conçoit également de nombreux vitraux et décorations murales pour des églises et séminaires, notamment en Bourgogne–Franche-Comté (Haute-Saône, Doubs) et en Auvergne. Son œuvre religieuse est marquée par une sensibilité spirituelle profonde et une influence iconographique slave et byzantine.
À partir de la fin des années 1940, Olin fait évoluer sa peinture vers des formes plus abstraites, d’abord géométriques, puis informelles et surréalistes. Cette transition se nourrit de ses rencontres avec des artistes tels que Greta Knutson et Victor Brauner. Son style conserve néanmoins une dimension contemplative et symbolique, fidèle à ses racines spirituelles.
Naturalisé français en 1947, Jean Olin poursuit son œuvre jusqu’à la fin de sa vie. Il décède le 13 mai 1972 à Paris. Sa production témoigne d’un parcours riche, entre héritage de l’Europe de l’Est, foi chrétienne et modernité picturale.