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YANN DÉTREZ

 Oeuvres vivantes

Du 2 juin au 17 juillet 2021

 

Affiche exposition Menachem Gueffen

La non figuration de Yann Détrez croise le réel et le suggère. 

 

« Que représentent ces sculptures ? Rien. Sinon, les lentes remontées de l’Esprit, ses sursauts, ses rêveries, ses efforts, ses remous, ses retombées. L’Esprit seul enfle la matière, la féconde, la craquelle. Les formes, c’est de l’Esprit révélé, rendu visible. Elles n’ont pas de sens. Elles sont le Sens. C’est l’invisible qui rend visible le visible. ¹  »

 Yann Détrez sculpte, peint et écrit.

 

À la vue de son travail, on distingue la matière. Puis, par errance, les formes s’animent et on pense au corps d’un Homme, à la force d’un animal ou à l’érosion d’une colline. Pourtant, ce n’est rien de tout cela qui plane sur son œuvre, mais l’essence de ce tout.

Dans toute sa brutalité et sa vitalité, l’œuvre de Yann Détrez nous livre l’élan, l’énergie qui forment les êtres. « Ce n’est pas un jeu d’imagination mais une descente avant que les choses ne soient. Jusqu’à l’heure indécise ou tout est encore indifférencié. Est-ce un genou ou une épaule ? Est-ce une branche ou une bête ? C’est la vie. Une et multiple. ¹ »

Le travail de Yann Détrez n’a pas pour objectif de copier le vivant mais de représenter la vie à son stade embryonnaire, avant toute spécialisation, toute différenciation.

Les lignes de ses sculptures ne sont jamais droites, comme pour ne pas se résoudre à tirer un trait final sur son travail, sa vie, son destin. Les courbes douces et larges n’en finissent pas, donnant ainsi la possibilité de se prolonger en nous éternellement. Leur simplicité chamboule le corps et l’esprit.

Sans délimitations réelles, les volumes sont tout en rondeurs et en pleins que seule peut rompre une percée au cœur de la matière. C’est ainsi que chaque sujet sculpté est presque systématiquement ajouré en un point unique ou de façon ligneuse. Ces trouées, par lesquelles le regard passe et circule, donnent toute sa beauté à l’ensemble. Le vide n’a jamais été aussi présent. Il est palpable, visible, admiré.

Dans ses tableaux, l’artiste est plus définitif quand il peint des formes géométriques. De couleurs vives, la matière épaisse dessine des compositions en relief qui ne font jamais oublier le sculpteur qu’il y a derrière tout ça.

Mais cette fois-ci, les lignes sont droites, formant rectangles, trapèzes, qui volettent sur la toile noblement alourdie.

¹ « Sculpture vivante », Yann Detrez, 2000. 

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Chaleureusement, Léopold et Izabeau

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